Vient de paraître | Regards sur la terre : Construire un monde durable

AIDA s’est associé, cette année encore, à l’AFD, à l’Iddri et au TERI pour l’édition et la rédaction d’un volume de Regards sur la terre

Construire un monde durable
Construire un monde durable

L’ouvrage dresse dans un premier temps le bilan de l’année 2014 : retour sur les dates, lieux et rapports clés qui ont structuré les débats et l’action ; identification et analyse des faits marquants, des acteurs majeurs, des enjeux et perspectives dans les domaines du développement, de la biodiversité, du climat, de la gouvernance, etc.
2015 est une année véritablement charnière pour la coopération internationale pour le développement, puisque seront définis, lors du Sommet de New York du mois de septembre, les Objectifs de développement durable (ODD) pour les quinze années à venir. Regards sur la Terre offre une analyse de première main pour comprendre les changements en cours et les défis posés par le développement durable dans un certain nombre de pays clés. Il décrypte notamment les questions de mise en œuvre des options de développement, en visant à faire de son financement un levier de transformation des économies et des sociétés.

Il est disponible dans toutes les bonnes librairies et auprès de Armand Colin à l’adresse suivante : http://www.armand-colin.com/regards-sur-la-terre-2015-construire-un-monde-durable-9782200600594

Voir la présentation de toute la collection Regards sur la terre depuis 2007

Vient de paraître | Building the future we want

Building the future we want - cover
Building The Future We Want – TERI PRESS

AIDA s’est associé, cette année encore, à l’AFD, à l’Iddri et au TERI pour l’édition et la rédaction d’un volume de A planet for life.

L’édition 2015 « Building the future we want »  est consacrée à la manière dont les gouvernements, les autorités locales, les acteurs privés, en différents endroits du monde, se saisissent de l’agenda global de transformation social, économique et écologique ouvert depuis Rio et renforcé avec les objectifs de développement durables définis en septembre 2014.

Elle est disponible auprès de TERI PRESS à l’adresse suivante : http://bookstore.teri.res.in/books/9788179935750

Les éditions précédentes :

Éditeur, rédacteur de contenu scientifique et engagé

  • L’association AIDA (association loi 1901) a une expérience diversifiée de l’édition autour des questions de développement durable, de négociations internationales et de mondialisation depuis 1988.
  • AIDA a repris en 2004 le projet de magazine trimestriel « Le Courrier de planète », créé en 1989 par l’association Solagral et dédié aux questions de mondialisation. Le projet éditorial voulait s’appuyer sur la diffusion des travaux universitaires pour organiser un débats entre les acteurs. Sous sa forme papier, la production du magazine s’est achevée en 2012 pour prendre d’autres formes. Depuis 2007, l’association s’est associée au développement des ouvrages Regards sur la terre mettant à sa disposition son savoir faire éditorial et son réseau d’auteurs potentiels.
  • Les activités actuelles de l’association s’organisent autour de services d’édition scientifiques rendus à différents commanditaires (Institut du développement durable et des relations internationales (Iddri), Institut agronomique méditerranéen de Montpellier (IAMM), CIRAD,…) et la valorisation de son fonds documentaire par l’écriture de différents livres essentiellement pour l’éditeur Belin (Collection Infographies).

93 | Enjeux globaux Entre savoirs et gouvernance

Edito

Comme vous avez pu le constater, cette nouvelle livraison du Courrier de la planète arrive en retard. Ce délai est lié à des difficultés économiques : très largement dépendante de fonds publics, la revue a subi les conséquences de la rigueur budgétaire. Pour poursuivre notre activité de publication, nous nous sommes tournés assez naturellement vers le Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (Cirad) et l’Institut du développement durable et des relations internationales (Iddri) en sollicitant leur soutien. Le Cirad qui nous héberge depuis trois ans et avec qui nous avons réalisé des numéros conjoints sur les thèmes de la sécurité alimentaire et du commerce équitable. L’Iddri avec qui, depuis ses débuts, nous nous nourrissons de nos travaux respectifs. Malgré ces décisions stratégiques, notre projet reste le même : valoriser et mettre en perspective les travaux de recherche, en les croisant avec les points de vue de la société civile et des opérateurs politiques. Entre « science et politique » nous resterons donc, comme le sujet que nous développons ce trimestre-ci.

Par certains aspects, les sciences n’ont pas beaucoup changé au cours des décennies passées, en particulier pour ce qui concerne leur organisation interne, disciplinaire, la vérification par les pairs, etc. En revanche, leur insertion dans la société et les choix collectifs, elle, a beaucoup évolué. Il y a quelques temps encore, nous aurions pu titrer «sciences et politique». Aujourd’hui, nous titrons «savoirs et gouvernance». Un simple déplacement sémantique ? Pas vraiment. Le modèle d’hier faisait de la science une machine de production de faits et de vérités (même partielles, provisoires ou sujettes à contestation). Les experts étaient là pour transformer dans le champ politique (c’est- à-dire vers l’autorité de gouvernement ou l’état) les acquis scientifiques. Un modèle rationaliste et de haut vers le bas pourrait-on simplifier.

Or aujourd’hui —  et la mutation environnementale et les questions globales n’y sont pas pour rien –, il ne s’agit plus seulement de décider, mais de gouverner, avec une multitude d’acteurs, à différentes échelles et suivant différents objectifs, intérêts et contraintes combinés. Comme le reste de la société, les sciences et techniques sont prises dans un processus d’apprentissage permanent, ouvert, réflexif, polémique aussi. Leurs programmes sont questionnés, souvent pilotés par les questions collectives et le bien public, mais aussi, dans le même temps, par des intérêts privés (ils sont alors source de brevets et de profits). Communautés épistémiques, programmes cadres, multidisciplinarité, nouvelles techniques de gestion, privatisation, commissions d’éthique, questionnements du public, etc. : si le processus interne de véridiction de la science a peu bougé, son intervention de plus en plus massive dans les gouvernances globales, nationales et locales est telle que tout son contexte d’élaboration, de pilotage et d’implémentation a modifié sa position dans l’ensemble des savoirs mobilisés par les acteurs pour agir. Ce sont ces changements qu’explorent les différents articles et entretiens de ce numéro du Courrier de la planète.

François Lerin, directeur de publication

Sommaire du numéro

    • Histoire| Les marchands de doute 
      Entretien avec Naomi Oreskes, University of California, San Diego
    • UICN| Le tournant des années 1980 
      Selim louafi, Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement
    • Protocole de Montréal| L’accord modèle 
      Richard J. Smith, Peter G. Peterson Institute For International Economics
    • Seuil des 2 °C| Une projection faite objectif 
      Paul-Alain Ravon et Béatrice Cointe, Sciences-Po
    • Régime de véridiction| La force des controverses 
      Entretien avec Michel Callon, Centre de sociologie de l’innovation
    • Agrimonde| Perspective 2050 
      Bernard Hubert, Agropolis international et Patrick Caron , Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement
    • Gouvernance| De l’innovation en démocratie 
      Sheila Jasanoff, Harvard Kennedy School
    • Evidence-based policy| La qualité des preuves
      Catherine Laurent, Institut national de la recherche agronomique
    • Production du savoir| Repenser la science 
      Helga Nowotny, Swiss Federal institute of technology Peter Scott , Kingston University Michael Gibbons , Association of Commonwealth Universities
    • Arènes et acteurs| Coproduction des connaissances 
      Entretien avec Sybille van den Hove, Median SCP
    • Millennium Ecosystem Assessment| Expertise mondiale, intérêts locaux 
      Marie Hrabanski, Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement
    • Fonds mondial| Bonne santé ! 
      Lorrae van Kerkhoff, the Australian National University Nicole A. Szlezek Harvard University
    • Agriculture| Pour une connaissance partagée
      Judi Wakhungu , African Centre for Technology Studies
    • OGM| Compromissions européennes 
      Arnaud Apoteker , Greenpeace France
    • REPÈRES| Des connaissances pertinentes, crédibles et légitimes
  • Dossier| Controverses climatiques

92 | dossier|Corée

La Corée, dont le développement industriel a été fondé sur des secteurs très énergivores (sidérurgie, pétrochimie, ciment), a vu sa demande énergétique être multipliée par quatre en vingt ans. Résultat, le pays importe aujourd’hui 97 % de l’énergie qu’il consomme, laquelle provient en très forte majorité de ressources fossiles.

Pour réduire l’empreinte écologique et la facture énergétique de sa production, et face au ralentissement de sa croissance économique, inédit depuis la crise de 1997-98, la Corée du Sud a lancé un plan de relance largement tourné vers l’environnement : rénovation des bâtiments, développement des transports écologiques, programmes d’énergies alternatives, revitalisation des quatre rivières majeures, etc. Pour ce faire, le gouvernement souhaite engager près de 2 % de son PIB sur la période 2009-2013, un niveau record dans la zone OCDE, qui fait de la Corée l’élève modèle du Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE), promoteur d’un «Global Green New Deal».

L’objectif est explicite pour les autorités : devenir une puissance verte.

Le verdissement de l’économie coréenne répond à un double objectif. À court terme, il constitue une réponse à la crise, dirigée prioritairement vers le marché du travail grâce à une politique de grands travaux d’infrastructures. À plus long terme, il s’agit de mener une politique industrielle volontariste dans le secteur des technologies vertes, identifiées comme les futurs moteurs d’une crois- sance durable. L’objectif est explicite pour les autorités :devenir une puissance verte, capable de rivaliser avec les leaders mondiaux des technologies vertes (États-Unis, Chine, UE, Japon), considérant que les premiers à entrer en action «récolteront les fruits du nouveau monde vert».

Mais cette démarche, qui renoue avec la pratique des plans de développement quinquennaux dirigés par l’État, appelle un certain nombre de critiques et d’interrogations sur la nature exacte des emplois créés (plus ou moins «verts»), sur l’impact environnemental des grands projets d’infrastructures, sur les modalités de financement, etc. La crainte est que le verdissement de l’économie ne constitue qu’un ajustement à la marge du système productif, alors que d’aucuns appellent à une profonde mutation des structures de l’économie, dont le modèle de croissance va fatalement s’épuiser en raison des tensions qu’il exerce sur les ressources naturelles et de sa très forte dépendance à l’énergie fossile importée.

Damien Conaré

  • Dossier  Corée

  • économie et société | Une modernisation record
    Hyuk-rae Kim Yonsei University

  • Séoul | Ville géante, cités radieuses
    Entretien avec Valérie Gelézeau, Ecole des hautes études en sciences sociales

  • économie verte| Retour à la planification
    Kyung-hwa Chung Sciences-Po

  • Plan de relance| Vous avez dit « vert » ?
    Sun-jin Yun Seoul National University

  • Croissance verte| La route du futur
    Baptiste Perrissin Fabert Conseil économique pour le développement durable

  • Corée| Ce n’est pas la faute de Dieu
    Cho Sehéi